La frontière entre le Cambodge et le Vietnam au XVIIè siècle
La frontière entre le Cambodge et le Viêtnam
du XVIIe siècle à l’instauration du protectorat français
présentée à travers les chroniques royales khmères
Mak Phoeun
Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, bien que la limite septentrionale du pays khmer dans sa partie Est, ait été la région de Khône et bien que la limite méridionale du pays viêt ait été le col de Cù-mông en 1471, le cap Varella en 1611 et la région de Cam-ranh en 1653[1], il n’y avait pas de contacts frontaliers entre les deux pays. En effet, le pays viêt, dans son expansion vers le Sud, n’avait jamais poussé sa frontière occidentale à l’est du piedmont de la Chaîne Annamitique tandis que de son côté le Cambodge, bien qu’il ait entretenu des relations suivies avec les tribus proto-indochinoises jusqu’au cœur même du Darlac[2], n’avait pas non plus poussé sa frontière orientale vers la région des hauts plateaux. De ce fait, les deux pays étaient séparés par un large hinterland, qui demeurait une zone inhospitalière peuplée de tribus protoindochinoises plus ou moins indépendantes. Une preuve de cette absence de contacts frontaliers nous est fournie par le Néerlandais Van Wuysthoff qui, lors de son voyage du Cambodge au Laos en août 1641, fait bien état de l’existence d’une région de Phonongh (Phnong) – c’est-à-dire peuplée de proto-indochinois, en l’occurrence l’actuel Darlac, qu’il mentionne être pour une moitié sous l’influence khmère alors que l’autre moitié s’étendait vers la côte du Campā – mais qui ignore totalement les Vietnamiens[3]. Cette situation n’est pas pour nous surprendre puisqu’à l’époque il n’y avait pas à proprement parler de frontières communes, au sens occidental de la géographie politique actuelle, entre le pays khmer et ses voisins. Pratiquement, le Cambodge était séparé de ces derniers par une sorte de zone-tampon plus ou moins étendue, qui jouait le rôle de frontière, et celle-ci, pour la partie nord-orientale du Cambodge était constituée par un maquis d’accès difficile et généralement peu pénétré.
Après deux attaques siamoises que le Cambodge repoussa en l622 et 1623, le seigneur vietnamien Sãi Vúo’ng envoya en 1623 une ambassade auprès du roi khmer Jayajetthā II pour lui demander la cessation provisoire des douanes[4] de Prei Nokor (située sur le site de l’actuel Saigon) et de Kampong Krâbei (qui se trouvait là où est aujourd’hui Bên-nghé). Préludant à l’annexion de la région du delta de Daung Nay (viêt. Ðông-nai) par les Vietnamiens, cette cession provisoire ne mit pourtant pas encore en contact direct les pays khmer et viêt car Prei Nokor et Kampong Krâbei n’étaient que des enclaves situées bien loin à l’intérieur des frontières khmères. Confirmant ce fait, les chroniques royales du Cambodge[5] pour la fin du règne de Jayajetthā II 1627), notent comme auparavant, que le Cambodge s’étendait à l’Est jusqu’à la région de Barea (viêt. Bà-ria) et de Daung Nay et était limitrophe pour cette partie de son territoire des provinces de Phanri-Phanrang du Campā.
De la première intervention militaire vietnamienne au Cambodge à fin du XVIIe siècle
La première intervention militaire vietnamienne au Cambodge – qui eut lieu en 1658 sous le pretexte d’une violation de frontière alors qu’une telle frontière, pour la partie méridionale du domaine des Nguyên, n’existait pas encore – ne sembla pas en avoir pour résultat une quelconque annexion de territoire khmer ou une quelconque rectification de la frontière du Cambodge. Par contre de nombreux sujets Vietnamiens en profitèrent pour s’établir dans ce vaste territoire qu’était la province khmère de Daung Nay et la cour de Huê fit pression sur celle d’Oudong pour qu’il leur soit laissé entière liberté de circulation et d’occupation des sols, ce qui leur permit d’envahir progressivement cette région et de préparer son annexion définitive[6].
L’assassinat en 1672 du roi Paramarājā VIII (Ang Sūr) entraîna la fuite de l’ubhayorāj Rāmādhipatī (Uday Ang Tan’) en pays Vietnamien et une intervention militaire de la cour de Huê en pays khmer, en faveur de ce prince en 1673. Deux camps opposés se firent la guerre plusieurs années durant avec des fortunes diverses, mais l’alliance avec les Nguyên contractée par l’un des deux camps et l’aide vietnamienne qui en découlait allaient coûter très cher au Cambodge, puisqu’en fait elles ne firent qu’ouvrir à nouveau la voie à l’établissement des Vietnamiens en pays khmer et conduire finalement à l’annexion pure et simple par les Nguyên de plusieurs provinces cambodgiennes. Jusqu’en 1691, le Cambodge conserva ses frontières intactes. Mais à la mort de l’ubhayorāj Padumarājā ( Ang Nan’), les chroniques royales khmères nous apprennent que le seigneur de Huê ordonna d’occuper de force les provinces cambodgiennes de Prei Nokor, de Barea et de Daung Nay, qu’il y installa des troupes et des postes de garde, et que le roi d’Oudong Jayajetthā III ne put les reprendre[7]. Il semble toutefois que l’occupation vietnamienne de ces provinces frontières ne fut pas complète puisque les chroniques royales précisent qu’à la suite de celle-ci, plusieurs districts cambodgiens appartenaient aux Vietnamiens, ce qui laisse donc à croire implicitement que d’autres non exactement déterminés ne leur appartenaient pas encore. En réalité, les Vietnamiens devaient occuper seulement certains points précis, mais d’autres parties de ces provinces restaient khmères (système de la « peau de léopard»). Cette situation nous paraît confirmée par le fait que lors d’une autre attaque vietnamienne sous Srī Dhammarājā II (1709-1714), les chroniques royales khmères signalent que les troupes vietnamiennes, en venant au Cambodge, attaquèrent des districts grands et petits de la frontière jusqu’à la province de Prei Nokor (qui allait être par la suite transformée par Huê en Gia-dinh), ce qui revient à dire que ces districts n’étaient pas à cette époque soumis aux autorités vietnamiennes[8]. De leur côté, les textes historiques vietnamiens, tout en notant les interventions militaires de Huê dès 1673, font état dès 1698 de la création par les Nguyên du dinh de Phiên-trân (Gia-dinh) et du dinh de Tran-bien (Bien-hoa), ainsi que la constitution du huyên de Tân-bình à Saigon et du huyên de Phúóc-long dans le Ðông-nai, où furent placés des fonctionnaires et des garnisons[9]. Ces données quelque peu contradictoires ne nous paraissent pas surprenantes, les annales vietnamiennes ayant l’habitude de noter sur le papier, pour les pays voisins, la création de préfectures englobées dans le domaine des Nguyên avant que les territoires supposés relever de ces préfectures soient réellement et totalement ou occupés ou vietnamisés.
La première moitié du XVIIIe siècle
Au début du XVIIIe siècle, la frontière khméro-vietnamienne passait donc par Barea, Daung Nay et Prei Nokor, mais ces points étaient simplement des repères car la frontière linéaire – qui est une notion qu’apporteront les Occidentaux – n’existait pas ; pour les Khmers la frontière était une zone plus ou moins large suivant les endroits et jalonnée par quelques points précis. De ce fait, il est très difficile, les points cités mis à part, de dire exactement où cette frontière passait.
La première moitié du XVIIIe siècle fut marquée par des rivalités entre princes Khmers, qui aboutirent à la prise de pouvoir en 1714 par le roi Kaev Hvā III (Ang Im), en partie grâce à l’appui des Vietnamiens. Sous le règne de son fils et successeur Paramarājā IX (Sattha Ang Jī), un mouvement populaire anti-vietnamien naquit en 1730 dans la province de Ba Phnom, ce qui amena par deux fois les armées des Nguyên au Cambodge, mais elles furent les deux fois repoussées. Bien que notant ces attaques, les chroniques royales khmères ne font pas état à la suite de celles-ci de l’annexion de territoires Khmers par les Vietnamiens et elles se contentent de signaler que les troupes étrangères, après avoir été repoussées, regagnèrent leur pays. Par contre, les textes historiques vietnamiens mentionnent que les autorités de Hué s’emparèrent de nouveaux territoires cambodgiens à cette époque puisque selon eux, en 1732 furent créés le dinh de Long-hô (Vinh-long) et le châu de Ðiánh-viên (région de My-tho)[10]. C’est seulement faisant le récit touchant le troisième avènement de Srī Dhammarājā II en 1738 (après le renversement de Paramarājā IX, qui s’enfuit en pays viêt) que les chroniques royales font état des frontières du royaume khmer[11], en mentionnant d’une part que ce pays était limitrophe à l’est des «Vietnamiens de Rong Damrei»[12] – ce qui revient à dire que ces derniers étaient parvenus à cette époque dans la partie sud-orientale de la province de Tây-ninh – et d’autre part que le Cambodge s’étendait au sud, sur la rive orientale du Tonlé Thom (Mékong) jusqu’à Koh Tèng (viêt. Cùlao-giêng), cette île faisant partie du territoire vietnamien, et sur la rive occidentale jusqu’à la mer, le territoire khmer comprenant Moat Chrouk (viêt. Châu-dôc), Tuk Khmau (viêt. Ca-mâu) et la côte. Cette donnée permet dans une certaine mesure d’avoir une idée assez nette des frontières khméro-vietnamiennes à cette époque, les points avancés de la poussée vietnamienne étant Rong Damrei (un peu à l’ouest de Trâng-banh) et Koh Tèng. Les Cambodgiens conservaient donc encore tout le territoire s’étendant sur la droite du Mékong, mais les Vietnamiens s’étaient emparés d’une grande partie de la rive gauche à savoir, en gros, des provinces de Daung Nay et de Barea, de la portion de territoire située au sud-est de Rong Damrei jusqu’à Prei Nokor et de la portion allant de cette localité jusqu’à Koh Tèng. Par contre, il semble que les provinces de Peam Mésâr (viêt. My-tho) et de Longhor (viêt. Vinh-long), contrairement à ce que notent les textes vietnamiens, n’étaient pas encore tombées sous la tutelle vietnamienne.
Ces frontières de 1738 allaient bientôt être franchies par les sujets des Nguyên qui vinrent également s’implanter dans les provinces situées de l’autre côté du Fleuve Antérieur. C’est en réaction contre ces empiètements que vers le milieu du XVIIIe siècle[13], l’Ukañā Narend Tuk, gouverneur de la province de Bassac, entreprit de se son propre chef d’expulser ces étrangers du territoire khmer et, se rendant lui-même sur la rive gauche du Fleuve Antérieur, il les poursuivit jusqu’à Koh Hông/Peam Mésâr (viêt. Gò-công/My-tho) où les deux partis s’affrontèrent. Prenant pour prétextes ces actions – et dans le but d’agrandir son domaine, ajoutent les chroniques royales khmères – le roi vietnamien Võ Vu’ong (1738-1765) fit envahir le Cambodge l’année suivante (1750) par ses troupes, à la tête desquelles fut place l’ancien roi khmer Paramarājā IX renversé en 1737. Après avoir vaincu le gouverneur de Bassac à Koh Hông/Peam Mésâr, les troupes de Huê parvinrent jusqu’à Phnom-Penh et Oudong dont ells s’emparèrent. Une contre-attaque khmère réussit à les repousser. C’est à la suite de cette attaque des Nguyên que certains auteurs européens attribuent la prise de possession par ceux-ci des territoires faisant partie des deux rives du Fleuve Postérieur (Bassac)[14]. Il semble qu’il n’en fut rien, les chroniques royales khmères ne faisant pas état de cette prise de possession et notant de plus que les troupes vietnamiennes furent contraintes de se retirer du Cambodge. De leur côté, les missionnaires occidentaux qui se sont rendus au royaume khmer en 1751 et sont arrivés à la « barre » du Mékong à la veille de la fête de St-Joseph, constatent que de à la Colompé (Phnom-Penh), dans les différentes îles et rivières où ils sont passés, les Vietnamiens étaient totalement absents, ayant été exécutés ou s’étant enfuis en raison de l’état de guerre. Selon ces missionnaires, le massacre des Vietnamiens était général depuis Cahon (qui dépendait de Saigon) jusqu’à Hà-tiên[15]. A l’aube du troisième quart du XVIIIe siècle, la frontière entre les pays khmer et viêt paraît donc toujours être passée par Rong Damrei et Koh Tèng, sans pour autant que la région de Koh Hông/Peam Mésâr soit passée sous la tutelle de Huê.
Le troisième quart du XVIIIe siècle
Le retrait des troupes vietnamiennes ne diminuait ni leurs pression ni leurs menaces, comme en témoigne une note de Mgr Lefèvre, datée d’octobre 1755, qui écrit que si la question de la paix n’était pas réglée, « les Cochinchinois inonderaient encore ce royaume (khmer) » et une letter du P. d’Azéma, datée de décembre de la même année dans laquelle il note que des deux côtés, on ne cherchait qu’à se supplanter, les Vietnamiens demandant beaucoup, les Cambodgiens promettant beaucoup mais tenant rien, ce qui fait que de longtemps il n’y aurait aucune paix véritable entre les deux nations[16]. En ce début de la seconde partie du XVIIIe siècle, les chroniques royales khmères ne font pas état d’annexions de la part du Viêtnam alors que les annales vietnamiennes portent qu’en 1756 la cour khmère fut obligée de céder à Huê le territoire situé entre le Gia-điánh et le bras du Mékong passant par My-tho, qui fut transformé en préfectures de Tam-đôn et de Xôi-rap, et l’année suivante une partie de Travang (Trà-vinh, khm. Preah Trâpeang) et de Bassac. Les mêmes annales vietnamiennes dissent encore qu’à la suite d’une nouvelle crise intérieure cambodgienne et d’une aide de Mac Thiên Tú[17] au roi khmer Nārāy(n) Rājā (Ang Tan’), le territoire cambodgien de Tâm-phong-long (situé au? dessus de Bassac, et aussi de Preah Trâpeang, en gros sur les deux rives du Fleuve Postérieur) fut cédé aux Nguyên qui y créèrent les dao de Khong-dau à Sa-đéc (khm. Phsa Dêk), de Tân-châu à Tiên-giang et de Châu-đôc à Hâáu-giang. Toujours d’après les annales vietnamiennes, cinq autres districts : Cân-bôt, Vung-thóm, Chân-sum, Sai-mat, Linh-quinh (khm. Kampot, Kampong Som, Chœung Kanhchom, Banteay Meas, Prei Angkunh) furent cédés à Mac Thiên Tú, et ce dernier créa deux nouveaux đao : Kiên-giang à Raách-hiá (khm. Krâmuon Sâr) et Long-xuyên à Cà-mâu (khm. Tuk Khmau) (1759-1760)[18].
Du fait du silence des chroniques khmères, les données ci-dessus peuvent poser problème, surtout en ce qui concerne les territoires khmers situés sur les deux rives du Fleuve Postérieur (Bassac). Les missionnaires français laissent entendre nettement qu’à cette époque l’autorité des Nguyên n’avait pas encore franchi le Fleuve Postérieur ce qui revient à dire que tout le Transbassac restait cambodgien. Ainsi Mgr Piguel, proposant le partage des compétences territoriales des missionnaires, écrit en 1768 que la Basse-Cochinchine était divisée en trois provinces, à savoir Ðông-nai, Saigon et Long-hô, ce qui laisse à penser que les autorités de Huê ne s’étaient établies que sur le territoire s’étendant jusqu’à une partie du Fleuve Postérieur ; la province de Preah Trâpeang, que Mgr Pigeul ne mentionne pas, demeurent certainement khmère, de même que Bassac, que Mgr Pigeul précise être un port du Cambodge[19]. Écrivant la même année, le P. Levavasseur, qui avait un moment cru, sur la fausse indication d’un guide, qu’une partie du fleuve Bassac relevait de Mac Thiên Tú, précise qu’il n’en était rien, le territoire s’étendant depuis « Chiconchon » (Chœung Kanhchom) jusqu’à ce fleuve relevant en réalité du Cambodge[20], y compris l’agglomération de Moat Chrouk (viêt. Châu-đôc) bien que cette dernière localité soit aussi peuplée de Cochinchinois. Il faut encore observer que d’un autre côté, le retrait des troupes siamoises – qui étaient venues attaquer le Cambodge en 1771 – s’accompagna de l’installation du prince khmer Rām (Ang Nan’), protégé de la cour de Thonburi, dans la région de Kampot où il soumit à son autorité les provinces environnantes ; Mac Thiên Tú après avoir repris un moment la province de Banteay Meas, se retira finalement dans la province de Tuk Khmau[21]. De ce fait, l’autorité de ce gouverneur ne s’exerça plus guère que sur un domaine réduit, qui ne comprenait plus ni Kampong Som, ni Kampot, ni Treang, ni Banteay Meas soumis au prince khmer Rām (Ang Nan’), et qui s’étendait sur la région côtière allant peut-être du site même de Peam, complètement détruit, jusqu’à la province de Tuk Khmau où se trouvait sa résidence. A la fin du troisième quart du XVIIIe siècle, la frontière khméro-vietnamienne passait donc par Koh Hông, Peam Mésâr, Longhor et Phsa Dêk et devait grosso modo se prolonger jusqu’à la rive gauche du Fleuve Postérieur, mais le territoire entourant Preah Trâpeang demeurait toujours cambodgien.
Le dernier quart du XVIIIe siècle
La révolte des Tây-són eut pour résultat l’arrivée sur le territoire khmer de nombreux Vietnamiens qui, fuyant la guerre et la misère, vinrent s’établir dans les provinces cambodgiennes et, tout comme leurs compatriotes des temps passés, ils ne quittèrent pas ces province d’accueil, mais s’y implantèrent, ce qui conduisit à nouveau à une modification ultérieure des frontières. Après une attaque vietnamienne infructueuse en 1776, le monarque khmer chargea son Premier ministre Cau Ĥvā Mū – le fameux Kikric des textes européens – d’aller prendre le gouvernement des provinces de Bassac, de Preah Trâpeang et de Krâmuon Sâr, ce qui montre que le Cambodge continuait à exercer sa souveraineté d’une part sur les provinces du Transbassac et d’autre part sur une partie de la rive orientale du Fleuve Postérieur[22]. Cette souveraineté khmère est largement confirmée par les missionnaires. Écrivant le 18 juin 1776, Mgr Pigneaux dit que le gouvernement de Cancao (khm. Peam, viêt. Hà-tiên) était à trois journées de la Cochinchine[23], reconnaissant ainsi implicitement que ce gouvernement n’était pas limitrophe du pays viêt et que la «soudure» entre les deux entités était loin d’être faite. Écrivant le 26 juillet de la même année, M. Le Clerc note que la guerre de Cochinchine.
[1] Cf. la contribution de Po Dharma sur la frontière entre le Campā et le Viêtnam.
[2] Cf. H. Maitre, Les Jungles Moi, 1912, p. 456.
[3] Cf. F. Garnier, BSGP, 1871, p. 254.
[4] Il est bien difficile de déterminer les statuts exacts de ces douanes. On peut retenir que de telles cessions ont eu lieu aussi au XIXe siècle. Selon une lettre du roi Khmer Narottam (Norodom) du 20 janvier 1864, ces sortes de douanes situées en territoire cambodgien et cédées aux Vietnamiens sur leur demande, étaient destinées à « veiller à ce que les Annamites, faisant du commerce avec les Cambodgiens, n’aient pas de querelles avec eux, parce qu’ils étaient alliés » (A.B. de Villemereuil, 1883, p. 127).
[5] VJ et P63 (cf. Mak Phœun, Chroniques royales du Cambodge (1594-1677), 1981, P.152 & 305).
[6] Mak Phœun & Po Dharma, BEFEO, 1984, p. 285-318.
[7] P57, VI, p. 87.
[8] P57, VI, p. 121. Les chroniques royales VJ et P63 disent qu’au moment de l’attaque de vietnamienne de 1731, les troupes de Huê attaquèrent les provinces frontalières de Barea et de Daung Nay, dont les gouverneurs informèrent leur souverain, ce qui laisse donc à croire, selon ces chroniques, que ces gouverneurs khmers étaient encore présents à leurs postes à cette date (VJ, V, p. 529; P63, VIII, p. 42).
[9] GDTTC, Tâp Trung, p.12 ; LTHCLC, I, 1972, p. 367 ; DNNTC, 1973, p. 2; LTTK, I, 1975, p. 153-154 ; DNTLTB, I, p. 153-154 ; PBTL, 1964, p. 58. C’est en 1700 que la province de « Dou-nai » est citée par les missionnaires étant la « dernière extrémité » du royaume cochinchinois (A. Launay, 1923, I, p. 441).
[10] GDTTC, p. 13 ; PBTL, 1964, p. 60 ; 1972, p. 108.
[11] P57, VI, p. 229.
[12] Litt. « Parc aux éléphants ». Le site exact de Rong Damrei serait au sud-est de l’actuelle Tây-ninh et devrait correspondre à l’emplacement du camp retranché situé entre Saigon et Tây-ninh et signalé en 1874 par P. Vial (cf. P. Vial, 1874, I, p. 182 ; E. Aymonier, 1900, I, p. 136-137). Ce site serait peut-être celui-là même établi sur la « Route des Ambassadeurs », non loin de Trâng-bang, et décrit par L. Malleret (Archéologie du delta du Mékong, 1963, IV, p. 88).
[13] VJ, V, p. 552 ; P63, IX, p. 5 ; P57, VI, p. 237 ; P48, III, P. 51-52 ; etc. Pour les données vietnamiennes cf. DNTLTB, I, p. 221.
[14] J. Moura, Le royaume du Cambodge, 1883, II, p. 79.
[15] A. Launay, Histoire de la mission de Cochinchine (1658-1823), 1924, II, p. 364-373.
[16] A. Launay, 1924, II, p. 373-374.
[17] Fils et successeur du Chinois Mac Cúu, qui avait reçu de la cour d’Oudong le gouvernent de la province cambodgienne de Peam (viêt. Hà-tiên). Selon les Vietnamiens, Mac Thiên Tú était tributaire de Huê ; on devra cependant observer que le territoire placé sous son administration ne faisait pas partie du domaine des Nguyên (cf. infra pour l’annexion de ce territoire par Huê). Pour les missionnaires, le roi khmer était toujours en 1769 souverain du gouverneur de Peam bien que ce dernier ait « presque entièrement » secoué son autorité (Cl. E. Maitre, 1913, p. 187) ; en 1776, Mgr d’Adran note que ce gouverneur était feudataire «du roi de Cochinchine, et en même temps de celui du Cambodge » (Cl. E. Maitre, 1913, p. 336). Pour les Cambodgiens, ce gouverneur était un haut dignitaire khmer et son territoire faisait naturellement partie du Cambodge.
[18] DNTLTB, I, p. 225-226 ; PBTL, 1964, p. 63-65 ; GDTTC, Tâp trung, p. 16-17 ; etc.
[19] A. Launay, 1924, II, p. 441.
[20] A. Launay, 1924, II, p. 434-438 ; pour la première partie du journal de ce Père, cf. p. 387-393.
[21] VJ, V, p. 614 ; P63, IX, p. 71-72 ; P57, VII, p. P48, III, p. 57 ; etc.
[22] VJ, VI, p. 647 ; P63, X, p. 6 ; VII, p. 19 ; III, p. 26 ; KK, II, p. 21.
[23] A. Launay, 1925, III, p. 67.
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