Une épave à Koh Sdach (Cambodge)
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Nouvelles de la Patrie
Une Découverte d’une très Grande Importance pour l’Histoire Mondiale, l’Histoire de notre Région et de l’Histoire du Cambodge.
Nous reproduisons ci-dessous un article de Cambodge Soir daté du 14 mars 2006 concernant la découverte d’une épave d’un navire commercial daté de plusieurs siècles au large de nos côtes. D’après les premières descriptions ce navire mesurerait 100 mètres de long et 30 mètres de large. C'est donc un très grand bateau pour cette époque. Les bateaux utilisés par Christophe Colombe pour aller en Amérique et par Magellan pour faire le premier voyage autour de la terre mesurent seulement de l’ordre de 30 mètres de long et moins de 10 mètres de large. D’ailleurs le diamètre d’un mètre d’un mat de l’épave le confirme. Il est probable que ce navire comporterait plusieurs mats. Cette épave serait probablement celle d’une jonque chinoise. La date de la construction de ce bateau naufragé est très intéressante.
Jusqu’à présent toutes les épaves trouvées entre l’Inde et la Chine sont celles des jonques chinoises à l’exception de celle d’un boutre arabe trouvé dans le détroit de Gaspar en Indonésie. L’un des objets trouvés dans cette dernière épave est fabriqué en 826 après J. C. Mais nous ne connaissons pas la datation du bois de l’épave par le carbone 14.
Dans le cas présent, c’est la seule épave trouvée dans le Golfe de Thaïlande. Ce qui accentue encore l’importance exceptionnelle de cette découverte. La datation, la structure du bateau, la nature du bois utilisé, sa provenance et le contenu de cette épave nous donneraient des informations d’une importance exceptionnelle sur sa fabrication et sur le commerce dans cette région.
Tous les historiens savent que peu de temps après l’invention de l’agriculture au néogothique, les relations commerciales et les besoins de l’administration d’une agglomération de plus étendue, ont nécessité l’invention de l’écriture du nombre et de la parole. Le développement de l’écriture avec l’accumulation de l’information, ont développé la pensée scientifique (Jack Goody dans « Pouvoir et Savoir de l’écrit », éd. La Dispute, Paris 2007). C’est donc la production économique et le commerce qui ont permis les échanges de cultures par des interprètes et des traducteurs et en conséquence le développement des connaissances. En ce qui concerne l’Histoire du Cambodge, Bernard Philippe Groslier et Michael Vickery sont parmi les rares à introduire ces concepts dans leurs recherches. C’est ce qui explique l’importance exceptionnelle de la découverte d’une épave d’un bateau de commerce au large de nos côtes.
Tout le monde sait que ni le Vietnam, ni la Thaïlande n’ont ni la capacité ni les moyens humains et matériels pour mener à bien des fouilles archéologiques sous-marines. Depuis plus de 5 ans après cette découverte d’une telle importance, nous n’avons encore aucune information sur le déroulement de ces fouilles archéologiques sous-marines. De toute façon la description des premiers objets trouvés, montre qu’ils sont d’une valeur exceptionnelle pour l’histoire, donc aussi comme marchandises pour les collectionneurs privés.
Des pêcheurs retrouvent une épave datant de plusieurs siècles à Koh Sdach (2006-Mar-14)
Ros Dina, Cambodge Soir :
L’épave d’un navire commercial datant de plusieurs siècles a été retrouvée à la fin du mois de février par des pêcheurs à 13 milles au large de l’île de Koh Sdach, dans la province de Koh Kong. Le bateau, qui gît par 30 mètres de fond, aurait visiblement servi au transport de marchandises mais son origine est encore inconnue, a précisé le gouvernement du district de Kirichulsa, Chheng Chhek. L’épave a été repérée quand les filets de pêcheurs s’y sont accrochés. Ces derniers ont alerté les autorités qui ont établi un périmètre de surveillance policière, 24/24, pour dissuader les pilleurs.
Les premières estimations des plongeurs laissent entrevoir l’importance de cette découverte : le navire mesurerait 100 mètres de long et 30 mètres de large. Son mat environ 1 mètre de diamètre à la base, et sa coque entre 10 et 15 cm d’épaisseur. Les plongeurs ont remonté à la surface quelque 140 objets ainsi que des morceaux d’ivoire, la plupart en mauvais état. Six de ces vestiges ont été envoyés au ministère de la Culture à Phnom Penh pour être expertisés. Selon Chuch Phœum, secrétaire d’Etat de ce ministère et responsable du département des antiquités, une de ces poteries évoque le style du Sovankalok, école artistique thaïlandaise du XIVè au XVIè siècle ; une autre semble provenir de Chine ; un bol serait originaire du port khmer d’Oc Ev à l’époque de Nor Kor Phnom (Funan, jusqu’au VIè siècle) ; et un quatrième objet viendrait d’une contrée plus lointaine. Des échantillons ont été envoyés en Chine et en Thailande pour analyse.
« Il est encore impossible de dater avec certitude cette épave, de même que nous ne savons pas si elle quittait la région ou s’y rendait, affirme le responsable du département, mais on espère trouver des indices grâce aux bouteilles de vin et pièces de monnaie retrouvées à bord. » « On peut imaginer que beaucoup plus d’objets intacts se trouvent dans la partie du navire qui s’est enfoncé dans le sable », estime le gouverneur du district qui envisage de faire pomper le sable pour dégager la coque.
L’oknha Ly Yong Phath s’est d'ores et déjà dit intéressé pour participer aux opérations, dans le but de créer un musée à Koh Kong. Il envisage d’abord de louer les services de pêcheurs pour récupérer le plus possible d’objets avant la saison des pluies. Des coopérations étrangères, vietnamiennes ou thaïlandaises, pourraient être sollicitées par la suite afin de remonter l’épave à la surface et l’exposer au public.
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