Monday, May 16, 2011

Chom Nimol

dimanche 15 mai 2011

Le son de Dengue Fever encore plus contagieux

Marc Ollivier
Aux dernières Trans Musicales de Rennes, en décembre. : Marc Ollivier

Rock. Une chanteuse cambodgienne et des Californiens fascinés par la musique des sixties... Le plaisir qui va bien au-delà de l'exotisme kitsch.

Quand Etan Holtzman a rencontré Chom Nimol, la jeune Khmère expatriée en Californie chantait dans les mariages et les fêtes traditionnelles de la communauté cambodgienne.
Ethan ne cherchait pas complètement au hasard. Ce joueur d'orgue Farfisa revenait du Cambodge, fasciné par le chant khmer qu'il avait envie de mêler à ses influences sixties et jazz. Chnom Nimol allait se révéler la recrue idéale. Pas seulement pour sa plastique flatteuse et son chant un peu acide.
Dès les débuts, en 2001, le troisième pilier du groupe est Zac Holtzman, guitariste chanteur à la barbe plus fournie que celle d'un ZZ Top. S'y ajoutent batteur, bassiste et saxophoniste. Le quatrième album de Dengue Fever est le plus riche, ouvert et mélodiquement convaincant. Depuis Venus on Earth, le précédent, Chnom chante certains morceaux en anglais. Un équilibre est trouvé entre le khmer et la langue européenne. Surtout, le groupe a soigné ses mélodies (particulièrement les refrains).
Cement Slippers, le dynamique premier single, chanté en duo par Chnom et Zac, a un air de morceau des B52's réadapté pour un film de Tarantino. Le chant en khmer se prête particulièrement bien aux morceaux lents, comme Uku, ballade à ligne de guitare obsessionnelle, mix de tonalités sud-asiatiques et de psychédélisme bon teint.
La musique de Dengue Fever aurait pu être créée n'importe quand, entre 1967 et maintenant. L'alliance entre Asie et Californie reste toujours aussi rafraichissante. Pour la première fois, un album du groupe va être convenablement distribué en France. De quoi pousser l'avantage acquis avec l'excellent concert donné aux dernières Trans Musicales.
Philippe RICHARD.

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